Le Traquet motteux
Identification :
Le traquet motteux est un oiseau de taille légèrement supérieure à celle du moineau doméstique. Au vol, il est facile à reconnaître grâce à son croupion blanc et aux rectrices terminées par un T noir inversé. Dans son plumage nuptial, chez le mâle, le noir des ailes contraste avec le dos gris. Noirs également sont l'extrémité de la queue et un très net masque sur les yeux. Le croupion est blanc ainsi que la plus grande partie des rectrices. Le dessous du corps est jaunâtre, se diluant en blanc dans sa partie inférieure. La femelle a le même coloris, mais moins contrasté. Chez elle, le noir est remplacé par du brun ou du gris foncé. Les jeunes se différencient des femelles par des taches sur le dos et sur la poitrine. Les oisillons ont l'intérieur du bec intéressant, jaune avec une raie noire transversale sur la langue. On peut confondre le traquet motteux avec son apparenté du sud, le traquet oreillard. Cependant ce dernier s'en distingue par une teinte ocre sur le dessus et il se présente sous deux variantes : à gorge noire ou à gorge blanche. Il y a également une différence notable sur la longueur et l'agencement du noir sur les rémiges. Les différences entre les sexes ne sont pleinement perceptibles que lors du passage printanier.
Habitat : Quoique le traquet motteux soit plutôt un habitant typique de la montagne, on le rencontre également souvent à de plus basses altitudes, dans les champs sablonneux et pierreux, les friches et jachères ensoleillées, les sablières et briqueteries, les talus de chemin de fer ou de chaussée et sur toute surface envahie d'herbes folles. C'est un globe-trotter qui habite en un cercle de largeur variable : Europe, Asie, Afrique du Nord, Amérique du Nord et même Groenland.
Comportements : Le traquet motteux d'Europe regagne en septembre et octobre ses lieux d'hivernage jusqu'en Afrique Equatoriale et il revient sur ses lieux de nidification européens à la fin du mois de mars et en avril. Plus étonnant, ceux d'Amérique du Nord et de Sibérie Orientale vont également hiverner en Afrique, parcourant pour cela de très grandes distances. Les traquets motteux du Canada et du Groenland se dirigent vers le sud-est jusqu'en Europe, puis bifurquent vers l'Afrique. En revanche, ceux d'Alaska franchissent le détroit de Béring et traversent ensuite toute l'Asie et l'Europe pour arriver sur leurs lieux d'hivernage.
Nidification : On trouve son nid en des endroits très éclectiques : tas de cailloux, crevasse de muret bordant les routes, trou dans la terre ou entre des racines d'arbuste, mais aussi en des endroits aussi peu habituels qu'un terrier de lapin ou une traverse de ligne de chemin de fer fréquentée. Les deux partenaires bâtissent le nid, à partir d'herbes sèches, de mousses et de racines entassées sans grand soin, mais le creux en est très attentivement tissé d'une grande quantité de poils de bêtes et de plumes La femelle y pond 5 à 6 oeufs unicolores, vert-bleu, et elle les couve pendant environ 14 jours. Les petits traquets sautent hors du nid à l'âge de 12 à 15 jours, mais ils ne sont capables de voler que quelques jours plus tard. Les adultes leur apportent divers insectes, araignées, mille-pattes et petites limaces. A l'envol, les jeunes sont revêtus de la livrée mouchetée caractéristique des Turdidés. Ils sont émancipés après un mois mais les liens parentaux peuvent persister jusqu'à la migration automnale.
Régime : Le traquet motteux se nourrit surtout d'invertébrés : petits escargots, mille-pattes, chenilles, coléoptères, mouches, sauterelles, grillons et araignées. Il mange aussi des mûres, des myrtilles, et autres baies ainsi que quelques graines. Il court et sautille dans l'herbe rase, s'arrêtant régulièrement pour picorer ou regarder autour de lui. Le traquet motteux effectue parfois un vol sur place à faible hauteur, un peu comme un faucon crécerelle. Bien que ce comportement puisse faire partie de la parade nuptiale, il est plus probable qu'il serve à repérer des proies dans les zones où l'herbe est trop haute.