Le tarier pâtre
Identification :
Les mâles de toutes les races possèdent à la fois : la gorge et la tête noires ou noirâtres, le cou blanc et une tache blanche sur l'épaule. Cette dernière est en fait placée sur les couvertures internes et est habituellement cachée au repos. La poitrine est orange, le croupion pâle et la queue toute noire, sauf chez les races de la mer Caspienne. Les couleurs vives sont surtout visibles au printemps lorsque le plumage est usé. En automne, lorsque le plumage est frais, les couleurs et les motifs ornementaux sont en partie masqués par les liserés chamois et brunâtres des plumes. Pour identifier les sous-espèces sur le terrain, il est plus pratique de les regrouper en trois grands ensembles.
Dans les races occidentales (rubicola et hibernans), les mâles ont l'orange des parties inférieures généralement bien étendu, en particulier plus sombre chez hibernans qui vit en Europe de l'Ouest. Cependant, en plumage usé, ils peuvent être très pâles dessous et le croupion peut apparaître blanc. Les femelles ont une gorge foncée ou mouchetée et un sourcil absent ou peu évident. Il existe une certaine variation individuelle et certaines peuvent présenter une gorge très pâle. Le croupion est également variable mais toujours avec de fines stries.
La race sibérienne (maura) est légèrement plus petite avec des ailes plus longues que les races occidentales. Le mâle adulte affiche un croupion roussâtre ou blanchâtre non strié. En général, son aspect est plus contrasté avec des parties supérieures plus sombres et un dessous plus blanc, ce dernier contrastant avec la poitrine orange pâle. Les femelles et les individus de première année diffèrent nettement des races occidentales par leur gorge blanchâtre et leur sourcil pâle bien marqué, rappelant alors les tariers des prés du même âge. Les liserés sables des secondaire et de l'extrémité des grandes couvertures forment une zone pâle sur l'aile et une nette barre alaire claire qui contrastent avec les primaire sombres.
Habitat : Le tarier pâtre niche dans divers milieux de landes et de prés ainsi que dans les friches ou en marge des cultures. Dans certaines régions, on le trouve dans les clairières, sur les pentes buissonneuses des montagnes, parmi les dunes et le long des plages. Trois conditions sont requises : le tarier pâtre doit disposer de végétation basse pour nicher, de perchoirs pour chasser et de postes plus élevés pour surveiller son domaine et se lancer dans les vols nuptiaux. En France, le tarier pâtre niche à travers l'ensemble du pays dans les différents milieux signalés précédemment, mais en hiver, il se tient surtout dans l'ouest et dans le sud, notamment le long des côtes.
Le tarier est présent dans toute l'Europe Occidentale et en Afrique du Nord, en Europe Centrale, en Asie Mineure et dans le Caucase, ainsi que dans l'ex-URSS et en Sibérie Occidentale et Centrale. Les races occidentales rubicola et hibernans sont sédentaires, toutes les autres sont migratrices en hiver à des latitudes plus méridionales.
Distribution : Le tarier est présent dans toute l'Europe Occidentale et en Afrique du Nord, en Europe Centrale, en Asie Mineure et dans le Caucase, ainsi que dans l'ex-URSS et en Sibérie Occidentale et Centrale. Les races occidentales rubicola et hibernans sont sédentaires, toutes les autres sont migratrices en hiver à des latitudes plus méridionales.
Comportements : Le tarier pâtre se pose toujours à découvert en divers endroits : sommet de poteaux, hautes branches d'arbustes, fils de clôture, piquets, murs de pierre, ou escarpements rocheux dans les champs, les prés ou le bord des chemins. Il remue continuellement la queue et agite les ailes. Il peut la maintenir dressée lorsqu'il reste pendant de longues minutes sur le même perchoir, rappelant ainsi par sa posture le tarier des près. Il émet constamment un cri rauque et bas "charr-charr" ou un "ouis-trèc-trèc". Même en dehors de la période de reproduction, dans nos régions, les deux membres du couple restent à proximité l'un de l'autre. Ils ne s'éloignent jamais à une distance qui dépasse les 50 mètres. Bien souvent, ils ne sont séparés que par 15 mètres. Si l'un des deux prend son envol parce qu'ils est dérangé, l'autre le suit rapidement et ils reviennent ensemble dans leur territoire dès que l'alerte est passée. Certains couples se déplacent pendant toute leur vie dans un espace qui n'est pas plus grand que 1000 mètres carrés. D'autres paires, sans doute hivernantes non indigènes errent dans la campagne sur une plus vaste étendue et se déplacent constamment d'un lieu à un autre.
Nidification : De nombreux tariers pâtres vivent par couples toute l'année, défendant ensemble leur territoire. D'autres, notamment les migrateures, se séparent après la nidification. Au printemps, le mâle écarte ses rivaux par une parade agressive. Pour attirer une femelle, il lance un chant aigu, babillard et monotone, d'ordinaire depuis un perchoir plus haut que ceux d'où il chasse. Il peut aussi effectuer un bref vol nuptial entre 10 et 25 mètres de hauteur, au cours duquel il monte et descend. Il peut également effectuer du surplace au-dessus d'une femelle en chantant et en paradant, ou l'approcher par une parade à terre. La femelle bâtit son nid au sol ou juste au-dessus, au pied d'un buisson, dans une touffe d'herbe ou au milieu d'autres types de végétation épaisse. Le nid est une coupe sommaire d'herbes et de feuilles sèches garnie de poils, de plumes et de laine de mouton dans lequel la femelle dépose 5 à 6 oeufs bleu pâle finement tachetés de brun. Un petit tunnel dans la végétation en permet souvent l'accès. La femelle couve seule pendant 14-15 jours, puis s'occupe des jeunes dans les premiers jours. Par la suite, ils sont nourris par les deux adultes jusqu'à 4 ou 5 jours après l'envol. La femelle s'éloigne alors afin de construire un nid pour la nichée suivante, tandis que le mâle continue à nourrir les jeunes pendant 5 à 10 jours de plus. Ceci peut se répéter pour la troisième nichée.
Régime : Le tarier pâtre se nourrit surtout d'insectes : coleoptères mouches, fourmis, chenilles, papillons diurnes et nocturnes. Il capture aussi d'autres invertébrés dont les araignées et des vers. Le tarier guette ses proies depuis un perchoir bas et dégagé puis se précipite sur elles avec vivacité. Au printemps, ces perchoirs mesurent environ un mètre mais la croissance estivale de la végétation l'oblige ensuite à choisir des affûts plus élevés. Le tarier pâtre volette souvent sur place pour découvrir une proie, mais il peut aussi capturer des papillons et autres insectes ailés en plein vol. Les jeunes reçoivent des papillons diurnes ou nocturnes, des chenilles, ainsi que des larves de différents coléoptères. Les adultes écrasent les proies peu maniables, comme les chenilles grosses ou velues, avant de les avaler ou de les donner aux jeunes. Pour cela, ils mâchonnent les proies ou les ramollissent en les frappant sur une pierre ou une autre surface dure.